D’ Aberystwyth à Milford Haven – Nuit sous voiles, soirée au pub!
Après une agréable nuit à Aberystwyth, 80 milles nous séparaient de Milford Haven. Notre port de destination ayant aussi une écluse qui fermait ou ouvrait en fonction de la marée, nous avons calculé qu’un départ l’après-midi, suivi d’une navigation de nuit, nous permettrait d’arriver à une heure adéquate.
Nous avons quitté la marina d’Aberystwyth à 15h00.
Avant ça, afin de ne pas m’ennuyer à manœuvrer China Blue en marche arrière, nous l’avons retournée à la main en tirant sur ses amarres. Son étrave pointait maintenant vers le large, ce qui était parfait.
John m’a objecté que nous ne devrions pas faire ça systématiquement, parce que cela ne me permettrait pas de perfectionner mes manœuvres au port. Ce avec quoi je suis d’accord, mais parfois ça ne fait pas de mal de se faciliter un peu la vie.
Une demi-heure plus tard, nous hissions les voiles et arrêtions le moteur. Nous faisions 5 nœuds avec le vent, il ne pouvait pas y avoir de compromis!
J’avais appris à reconnaître ce ronronnement particulier provenant (je crois) de notre hélice, qui se faisait entendre dès que nous arrivions à 5 nœuds. Comme j’aimais ce bruit!
A 19h30, nous allumions notre feu tricolore en haut du mât arrière. Nous avions devant nous un long bord sous voiles, sans aucun danger particulier.
Après avoir doublé Strumble Head, nous avons arrondi St David’s Head et Ramsey Island, alors que le jour se levait.
La marée était haute comme nous approchions le passage du Jack Sound, alors nous avons décidé que c’était ok de nous y engager. Cela nous évitait de contourner Skomer Island. Nous avions un peu de stress en sachant que nous naviguions entre tous ces rochers dont certains étaient à fleur d’eau. Mais nous avons réalisé qu’ils étaient plus éloignés de notre route qu’il ne paraissait sur la carte.
Quand-même un moment assez excitant.
Notre changement de cap nous a contraint à amener les voiles et démarrer le moteur, après 16 heures sous voiles. Nous n’avions jamais réalisé une telle distance sous voiles. Cela n’a pas empêché une bande de dauphins de venir jouer avec nous.
Milford Haven est un gros port industriel, bien protégé 2 milles dans un loch. nous avions pris 2 heures de marge de sécurité, et nous sommes en fait arrivés 2 heures environ avant l’ouverture des écluses.
Nous nous sommes préparés à nous amarrer à un ponton d’attente juste devant le port.
Un peu avant, un pare-battage s’est libéré est s’est fait la malle. Cela a été l’occasion d’un bon exercice d’homme à la mer, que nous avons réussi à la deuxième reprise avant de ramener le fuyard à bord.
J’avais encore du temps avant l’ouverture des écluses, alors je suis allé à pieds faire le tour du port pour repérer le ponton et l’emplacement que nous avait attribué la capitainerie par téléphone (il semblait que nous ayions un souci avec notre VHF fixe).
Cela m’a permis d’être serein au moment d’y amarrer China Blue.
John et moi étions satisfaits de notre nuit sous voiles, notre exercice d’homme à la mer et notre parfait appontage. Après une bonne douche et un peu de repos, nous étions prêts pour le Victorian Pub.
Un de mes amis se plaignait que je ne faisais que des vidéos de voile, et pas assez de vie locale.
J’ai donc pris ma tablette au pub, qui présentait un éventail d’ intéressants spécimens de « vie locale« . Après avoir poliment demandé leur permission, j’ai eu le plaisir et le privilège de saisir quelques rares moments en vidéo. D’autres rares moments ne furent pas enregistrés (peut-être mieux ainsi) , mais pour le moins, ce fut un bon moyen de briser la (mince) glace et de socialiser avec de braves gens.
On s’est bien marrés! (Voir la vidéo dans le section vidéos sur ce site!).
Au bout d’un certain temps et un incertain nombre de tournées, nous avons dû nous excuser auprès de nos amis et quitter le Victorian Pub, parce que John avait faim.
Un John affamé est une chose avec laquelle on ne plaisante pas.
Malheureusement, chaque auberge ou restaurant que nous avons tenté allaient fermer ou étaient fermés.
Nous avons réussi à rejoindre le bateau,
où j’ai rapidement préparé un plat d’urgence à base de riz, de légumes,
et de je-sais-plus-quoi d’autre.
Nous étions sauvés!
Mais une autre épreuve nous attendait le lendemain: La traversée du redouté Canal de Bristol…
(À suivre)