De Pwllheli à Aberystwyth – Une traversée tranquille
Nous étions à nouveau, mon compère John et mézigues, comme au bon vieux temps (qui remontait juste à 3 semaines).
Gina était en sécurité à la maison, mais nous suivait sur internet grâce à notre transpondeur AIS.
Hissez les couleurs du Northumbria!
Après cette longue pause à Pwllheli, après avoir remplacé les cordages des voiles et amélioré leur organisation, fait le plein de gasoil, et, surtout, après que John eût hissé son pavillon du Northumbria sur notre mât avant, nous étions fin prêts pour reprendre le voyage.
La traversée de Pwllheli à Aberystwyth ne présentait pas de grosses difficultés.
Nous ne pouvions cependant pas tracer une ligne droite sur la carte. Il fallait arrondir le St Patrick’s Causeway, environ à mi-chemin de notre route, puis les Cynfelyn Patches, à l’ouest de notre destination.
Les deux étaient signalés par des cardinales ouest, faciles à repérer en mer et points de passages pratiques pour nos changements de caps.
L’entrée dans le port d’Aberystwyth devait également être négociée dans les 2 heures avant la pleine mer.
Nous avons toujours estimé notre vitesse à 5 nœuds, il y avait environ 36 milles à courir et la marée haute était à 15h00, nous avons donc décidé de larguer les amarres vers 05h00 pour arriver à peu près au bon moment, avec une marge de sécurité. En fait, nous avons dû ralentir à la fin du trajet.
Petit matin nuageux sous voiles
Nous avons pris l’habitude de tracer d’abord notre route sur la carte papier, ensuite sur ma tablette Android, et enfin sur notre nouveau traceur. Ce dernier n’est vraiment pas pratique pour tracer des routes, car il n’a malheureusement pas d’écran tactile. Mais une fois qu’on y est arrivé, il se révèle une aide précieuse pour la navigation.
Le jour n’était pas encore levé quand nous avons quitté Pwllheli. Je gardais un mauvais souvenir de l’échouage lors de notre arrivée, et je n’avais aucune envie de recommencer. Mais j’avais obtenu des conseils précieux pour négocier le chenal, par un « héros local » en la personne de Ian Herbert Jones, qui était en train de préparer “Puffin”, son Tradewind 35 Cutter Rig (côtre), pour la prochaine course autour du monde sans escale, la Golden Globe Race en 2022. Ian est un type très aimable et serviable. Vous pouvez visiter son site web sur https://www.hjsailing.com/ .
Le « Puffin » de Ian Herbert Jones
En plus des conseils de Ian, j’avais installé un projecteur longe-portée que j’avais trouvé dans le bazar de China Blue. Il m’a été d’un grand secours pour éclairer les balises du chenal, leur lent clignotement les faisant disparaître trop longtemps à mon goût.
En entrant dans le port d’Aberystwyth , nous avons fait usage de notre corne de brume manuelle pour essayer de disperser des paddle-boarders qui se baladaient au milieu du chenal. Cela n’eut aucun effet, mais nous les avons évités sans plus de mal que quelques sourires.
Je me souviendrai d’Aberystwyth en partie pour le luxe surprenant du bureau du port et des sanitaires.
Le bureau ressemblait au hall d’entrée d’un palace 5 étoiles. Quant aux douches et toilettes, elles étaient constituées de 4 salles de bains individuelles dignes d’un grand hôtel, en tous cas plus luxueuses que celles qu’on a à la maison. Ne manquez pas la vidéo dans la section videos du site.
Nous avons bien sûr bu quelques bières au Ship and Castle pub, suivies par le Fish-and-Chips de circonstance.
Notre prochaine traversée vers Milford Haven devant être une étape nocturne, nous avions tout notre temps le lendemain matin.
Même si parfois notre sillage n’est pas trop droit…
Sur les 9 heures qu’aura duré la traversée depuis Pwllheli, nous avons réussi à faire 6 heures sans moteur (vous vous rendez compte?!).
Alors, tout bien considéré, hormis l’absence de Gina, je peux affirmer que ce passage de Pwllheli à Aberystwyth fut une belle façon de reprendre notre voyage vers la France.
(A suivre)