Dimanche 1er septembre
Pigeon voyageur clandestin…
Une cinquantaine de milles nous sépare d’Arklow, notre deuxième escale irlandaise.
Nous partons à 9h00, pour arriver à destination après 9h30 de moteur, sous un ciel couvert.
Comme nous le fait remarquer avec amusement le responsable de la capitainerie de Kilmore, nous ferons une route à contre-courant. Le vent étant absent, nous usons du moteur sans retenue, ce qui nous arrange car nous devons consommer le gasoil restant dans le réservoir fuyard.
Cette étape monotone est toutefois agrémentée par l’arrivée d’un nouveau passager, un pigeon voyageur qui décide de profiter du voyage, gratuitement et sans effort. Il s’installe docilement à bord, reste indifférent aux miettes et graines que nous lui proposons, mais apprécie la gamelle d’eau douce que nous mettons à sa disposition.
Leçon de matelotage
Le temps maussade et la navigation au moteur, sont propices à une leçon de matelotage.
Eric en profite pour refaire une épissure règlementaire à la place de ma réparation approximative. Le professeur est à l’œuvre, les assistants obéissent…
Même le pigeon est attentif
Eric s’est révélé un fervent spécialiste du matelotage. Plusieurs fois au long du voyage, il froncera les sourcils et se lancera dans la « remise aux normes » de quelques drisses trop courtes ou aux épissures anarchiques.
Il faut bien « masser » les épissures !
Et très vite, il sera affublé du surnom de « Monsieur Bout« , pour sa passion manifeste de la chose cordesque !
Quant à notre passager surprise…
D’où vient-il, où va-t-il, ce volatile, et le transportons-nous seulement dans la bonne direction ?
Il est bagué aux deux pattes, mais nous ne pouvons pas l’approcher d’assez près pour en relever les informations.
Il passera la nuit à Arklow, sur le bateau, mais s’envolera au matin pour d’autres voyages.
Ou peut-être, lassé de sa vie de nomade, a-t-il décidé de s’établir dans les environs pour fonder une famille. Nous ne le saurons jamais non plus.
Paradox à Arklow
Arklow est une escale intéressante et agréable sur la rivière Avoca, près du centre-ville, avec un long ponton visiteurs abrité sous les arbres, comme en témoignent au matin les feuilles éparpillées sur le pont du bateau.
A 18h30, le responsable de la marina, un certain Niall, personnage aussi pittoresque que serviable, n’est plus là pour nous accueillir mais nous indique gentiment par texto l’emplacement des sanitaires et, tout aussi important, celui des pubs.
Nous prenons notre Fish and Chips quotidien dans l’un d’entre eux de l’autre côté de la rivière, accompagné des Guinness de circonstance (sauf pour moi, toujours aussi réfractaire à ce liquide goudronneux-savonneux (cf. https://leblanc.pl/china_blue/index.php/the-whole-story/chapter-3-the-rocky-road-to-dublin/).
Nos premiers Irish Coffees au pub à Arklow
Un irlandais ayant largement honoré la boisson locale, s’entête même à nous livrer sa propre interprétation de notre hymne national.
Nous terminons la soirée en nous promenant en ville, et commençons à nous imprégner de cette atmosphère irlandaise que nous allons tellement apprécier.
Nous sommes bien en pays gaëlique !
Le problème de la fuite de gasoil est décrit dans la rubrique « Les galères », mais pour faire court, nous avons besoin d’acheter des jerricans supplémentaires pour vider le réservoir qui fuit.
Niall, dont nous faisons connaissance le lendemain matin, se met à mon service et n’hésite pas à me faire visiter tous les magasins de bricolage de la ville, à bord de sa Porsche Cayenne dont il ne ménage pas les chevaux.
Un grand merci à ce personnage !