Vendredi 30 et samedi 31 août
Nous passons une bonne nuit de repos dans le charmant port de Newlyn, partagé entre les pêcheurs professionnels et une poignée de plaisanciers.
Newlyn harbour by night
Bruno et Christian ayant profité du début de la matinée pour compléter notre avitaillement, ils craquent sur des « cornish pasties » qui feront notre déjeuner. Ils reviennent enthousiasmés par le charme des petites rues de ce vieux port.
Notre départ étant fixé à 11h00, nous prenons le temps qu’il reste pour nous balader ensemble au hasard des ruelles, des maisons aux volets colorés et aux abords fleuris. Il fait très beau.
Petite rue de Newlyn
C’est un moment agréable, et nous nous souviendrons de Newlyn comme d’une petite ville pittoresque et attachante.
Mon plan de passage prévoyait la prochaine escale à Milford Haven, à 115 milles nautiques sur la côte galloise.
Mais les plans sont faits pour être bousculés, tributaires de la météo, des contraintes de temps et de l’humeur du capitaine – pardon, de l’équipage !
Nous avions depuis le début adopté une devise, encore due à Eric, qui allait s’appliquer tout au long du voyage : on déciderait de tout « en dynamique » ! Plutôt qu’admettre que les évènements ne respectent aucun plan …
Ainsi, « en dynamique », nous décidons de prendre de l’avance sur notre planning et de faire route directement sur l’Irlande, objectif Kilmore Quay. Une étape de 150 milles, avec navigation nocturne.
Nous prenons encore une fois la mer sous le soleil, et pour notre plus grand bonheur le vent nous est favorable. La mer est houleuse et la navigation sportive, mais le bateau file à 7 nœuds et tout va bien.
Land’s End
La traversée vers l’Irlande, de jour comme de nuit, se passe sans encombre.
Petite sieste …
Dès la première navigation nocturne, nous avions adopté des quarts de 3h30, avec toujours 2 personnes dans le cockpit.
Et bien sûr, la nuit terminée, tout l’équipage étant réveillé, il est toujours encore temps de s’éclipser pour le luxe d’une petite sieste, ce dont personne ne se prive !
Fuite de gasoil, on pompe …
Une odeur persistante de gasoil nous interpelle, nous trouvons une piscine de gasoil sous le moteur.
Nous supposons une fuite au réservoir bâbord.
Les séances de pompage reprennent, pour vider les fonds et le réservoir dans des jerricans, mais nous devrons vivre avec l’odeur du carburant.
L’arrivée à Kilmore Quay, vers 16h30 le lendemain, se révèle elle aussi « dynamique » ! Tout d’abord, sans avoir pu contacter la capitainerie, nous confondons l’entrée du port avec l’accès à la plage, derrière la digue. Heureusement, nous nous rendons compte de notre erreur, évitant de semer la panique parmi les baigneurs de cette fin d’après-midi.
Alors que nous corrigeons notre entrée dans le port et que l’équipage s’affaire à la mise en place des amarres, pour une raison connue de lui seul, un pare-battage décide de quitter le navire. La proximité des rochers et le manque d’espace nous persuadent très vite que toute manœuvre de récupération serait source d’ennuis plus graves, le fuyard s’évadant déjà vers les enrochements tout proches.
C’est sans compter sur la bonne volonté d’un promeneur, qui n’hésite pas à s’aventurer dans les cailloux pour capturer l’engin en goguette, et venir triomphalement nous le ramener alors que nous sommes en train d’amarrer le bateau !
Cher passant inconnu, nous sommes coupables de ne pas t’avoir invité à boire une bière à bord. Peut-être étions nous trop occupés à établir nos amarres ? Malheureusement, nos remerciements resteront des paroles en l’air …
Graham Cathal au Kehoes Pub
Après une nouvelle séance de pompage de gasoil, nous voici au Kehoes Pub. La cuisine est fermée, mais la serveuse nous recommande un takeaway local et nous encourage même à déguster nos fish and chips dans le pub.
Une bonne ambiance règne dans cet endroit, avec la présence de Graham Cathal, un excellent artiste local, guitariste et chanteur traditionnel (https://www.youtube.com/watch?v=7tggiVeI6bg ).
Quelques pintes de bières et de Guinness plus tard, nous rentrons au bateau vers 23h00.
(à suivre)