Mercredi 28 et jeudi 29 août
La traversée de la Manche entre l’Aber Wrac’h et Newlyn est d’une centaine de milles.
Ce doit être notre deuxième navigation de nuit.
Après un lever tardif et un petit déjeuner en terrasse, c’est-à-dire dans le cockpit, nous larguons les amarres à 12h00.
Cap Nord-Nord-Ouest… Direction l’Angleterre !
Sous voiles vers Newlyn
Bonne surprise, dès la sortie du chenal, le vent nous offre son soutien.
Une vitesse un peu inférieure à la navigation au moteur, quelques milles supplémentaires pour profiter du vent, ne sont rien comparés au plaisir d’être sous voiles, au bruit de la coque filant sur les vagues, au temps magnifique et au ciel étoilé qui nous rendent heureux d’être sur l’eau.
Quelques dauphins apparaissent au cours de la nuit, et nous accompagnent pendant les quarts.
Nous voyons pour la première fois la phosphorescence du plancton dans notre sillage, qui donne l’impression que nous avons mis un éclairage sous la poupe du bateau.
Trafic dans le Channel
La navigation de nuit n’est jamais ennuyeuse. On passe pas mal de temps à repérer les feux des cargos, des ferries et des chalutiers, à évaluer leurs routes et leurs distances, c’est une occupation à plein temps !
Jack n’a pas peur de Bruno
Dans l’après-midi du lendemain, nous avons la visite d’un petit oiseau perdu, que Christian baptise Jack. Nous lui redonnons quelques forces avec de l’eau sucrée, que je lui présente avec une seringue provenant de ma boîte à outils.
Jack se montre très familier, sans doute trop fatigué pour avoir peur de nous.
Malheureusement, après 2 tentatives de vol derrière le bateau, il disparaît finalement.
Je pense que la nature a fait son œuvre, et que la mer a eu raison de lui.
A l’approche de Newlyn, nous croisons la route du Waverley, le dernier vapeur à roues à aubes au monde, datant de 1946 et restauré dans les années 2000.
Le Waverley
Il opère aujourd’hui régulièrement entre Glasgow et Londres pour des croisières touristiques.
Comme en témoigne la photo, une foule de personnes était rassemblée sur le pont.
Je ne veux pas me vanter, mais beaucoup d’appareils photo et de smartphones étaient tournés vers nos belles voiles bleues !
Nous arrivons le 29 août à 17h00 heure locale, soit 29 heures plus tard.
Entrée du port de Newlyn
De Newlyn, où j’étais venu avec mon coéquipier John lors du convoyage de China Blue, j’avais retenu le pub où nous avions passé une soirée, et rencontré le peintre Ben Gunn et son épouse Jacqueline (cf. https://leblanc.pl/china_blue/index.php/the-whole-story/chapter-10-last-sail-in-england/).
Nostalgique par nature, je tiens à amener mes amis à cet endroit.
Le soir même, nous franchissons donc la porte du Red Lion. Tout en étant un pub très recommandable, où nous dégustons notre premier et emblématique fish and chips (le premier d’une longue série !), je ne reconnais pas l’endroit visité en septembre 2021.
Après les bières et le repas, j’essaye d’entraîner mes équipiers dans la recherche de ce pub dont j’ai oublié le nom, mais la fatigue l’emporte et nous rentrons au bateau, après une journée exceptionnellement bien remplie.
Première pinte en Angleterre !
Le Red Lion à Newlyn
Et Bruno et Christian exhument quelques livres anglaises de leurs voyages passés …
Strange money
(à suivre)