Jours 4 et 5, de l’Herbaudière à Camaret (via Le Crouesty) – Soucis au mât de misaine …

Dimanche 25 et lundi 26 août

Cette étape doit être notre première longue navigation, 150 milles avec une nuit en mer. Nous avions initialement prévu de rejoindre Audierne, à 110 milles de l’Herbaudière. Cela nous aurait permis d’ajuster tranquillement notre départ le jour suivant pour Camaret, en négociant le Raz de Sein au meilleur moment de la marée.

 

Si le ciel est bleu, le vent est absent et le moteur est mis en route.

 

Départ de l'Herbaudière

Départ de l’Herbaudière

 

Partis à 06h00, en milieu de journée Bruno nous fait remarquer d’inquiétants mouvements du sommet du mât de misaine dans la houle.

A première vue, le mât présente du jeu dans son passage au niveau du pont.

 

Les mâts de Paradox sont autoporteurs, c’est-à-dire qu’ils n’ont aucun haubanage et sont uniquement maintenus par leur fixation en fond de cale et leur passage au travers du pont.

 

 

Eric nous fait incidemment remarquer qu’il serait préférable de terminer notre voyage avec nos 2 mâts, aussi nous attelons-nous à la fabrication de cales en bois, que nous insérons en force autour du mât au niveau du pont pour limiter le jeu.

 

Stupeur ! Boulons manquants, boulons desserrés…

Stupeur ! Boulons manquants, boulons desserrés…

Mais la cause du problème se situe plus bas, nous découvrons avec stupeur que les boulons qui fixent le pied du mât dans la cale sont tous desserrés !

 

Pour accéder à cette partie de la cale, on doit déménager toute la cabine avant, occupée par Bruno et Christian. Il faut ensuite se contorsionner pour arriver à placer des clés sur les écrous et les boulons, dans l’espace très réduit de la pointe avant, la tête en bas, ballotés par la houle …

 

Si cela ne semble pas déranger Éric, que je seconde dans cette opération, je suis rapidement pris de nausée et dois abandonner mon poste pour me débarrasser de mon petit déjeuner d’une manière peu élégante.

 

Au pied du mât de misaine

Au pied du mât de misaine

 

Je renonce à poursuivre le resserrage des boulons dans ces conditions. Il est décidé de faire une escale technique au port du Crouesty, pour effectuer la réparation en eaux calmes.
Amarrés au Crouesty à 18h00, nous en repartirons à 22h00, une fois tous les boulons resserrés.

 

Lors de notre approche du Crouesty, le hasard a voulu que nous croisions la route d’un voilier sur lequel se trouvaient François et Valérie, des amis de Bruno qui, reconnaissant des voiles de jonque, l’appellent aussitôt pour lui demander s’il s’agit bien du bateau sur lequel il navigue ! Ils nous rendent visite à bord pendant notre arrêt technique, mais nous avons hâte de repartir et devons renoncer à passer la soirée avec eux.

 

Après cette petite escale, nous décidons d’annuler l’arrêt à Audierne, et choisissons de naviguer directement jusqu’à Camaret.

 

Cette première navigation de nuit s’avère agréable, nous établissons des quarts de 3h30 avec toujours 2 personnes de veille.

Sous voiles vers Camaret

Sous voiles vers Camaret

 

 

Le vent coopère et nous avons le bonheur de naviguer au portant sur une bonne partie du parcours.

 

À 19h00 le lendemain, nous sommes dans le port de Camaret.

 

Suite à un amarrage un peu chaotique au ponton carburant, Bruno se fixe pour mission de nous faire adopter l’amarrage sur garde avant. Les jours suivants démontreront l’efficacité de cette technique, que nous pratiquerons tout le reste du voyage.

(à suivre)

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