Dimanche 15 septembre
Nous avions donc décidé de rester un jour à Padstow.
Il fait toujours très beau.
Eric et moi nous attelons à l’un des autres problèmes du bateau : les infiltrations d’eau par le panneau de pont de la cabine avant.
La réparation consiste à laisser couler un produit miracle le long du joint, afin de colmater la fuite. Le résultat s’avère concluant, Bruno et Christian peuvent enfin dormir au sec !
Les deux frères, de leur côté, s’adonnent à leur activité, sinon favorite, du moins répétitive : l’avitaillement.
Après le repas, nous prenons le bus pour la ville balnéaire de Newquay.
Cette décision n’est pas le fruit du hasard. Il se trouve que Bruno et Christian y étaient passés dans leur jeunesse pendant un road-trip en auto-stop, c’était en 1973.
Mais ce pèlerinage a un objectif précis : déguster un Knickerbockerglory, glace très élaborée dont ils gardent un souvenir impérissable et que Christian tient absolument à nous faire goûter.
La balade en bus nous change de la navigation, nous admirons le paysage environnant et retenons notre souffle quand le bus croise d’autres véhicules sur les étroites routes de la campagne de Cornouailles.
Le ciel s’est couvert, et nous dispense parfois une petite pluie, qui ne nous décourage pas pour autant.
Nous gardons un moral inébranlable, tout à notre quête de la fameuse coupe glacée.
Cette mission nous conduira par les rues de Newquay, et sur de jolis sentiers le long des criques, parmi les genêts et les belles maisons.
Mais de Knickerbockerglory, point !
Malgré plusieurs investigations auprès des habitants : « Où peut-on consommer un Knickerbockerglory à Newquay ?», nous devons nous contenter de coupes glacées quelconques, avalées en quatrième vitesse pour ne pas rater le bus de retour à Padstow.
Ces pérégrinations ne pouvaient se terminer autrement que par un bon repas dans un pub de Padstow.
Nous choisissons le Harbour Inn, où nous avons le plaisir de dîner avec l’accompagnement d’un dynamique et sympathique pianiste, qui pour la grande joie de Christian connait tous les titres des Beatles.
Mais le comble de l’histoire…
C’est que la carte des desserts de cette auberge propose… le fameux Knickerbockerglory !
Malheureusement, à la grande déception de Christian, nos estomacs sont déjà trop bien remplis et nous renonçons lâchement à vivre cette unique expérience.
Une grosse averse nous accompagne alors que nous rentrons passer la nuit sur Paradox.