Samedi 28 septembre
Comme annoncé, la tempête s’est enfin calmée.
Nous avions été informés par le chef du port de Soubise qu’il pourrait sortir le bateau de l’eau à 15 heures.
Nous devons donc absolument nous tenir à cet horaire. Réveil à 4 heures, départ à 5 heures, pour cette navigation d’une cinquantaine de milles.
Il fait encore nuit noire, Eric est à l’avant et me guide avec une torche. Malgré ça, je confonds les deux digues du port, vire à babord et fonce vers le mur. J’évite de justesse la catastrophe avec un grand coup de marche arrière, sous les hurlements du quartier-maître !
Nous affrontons encore un peu de houle à la sortie du port, mais après un royal lever de soleil, c’est une belle journée qui s’annonce pour accompagner notre dernière navigation.
Le vent devient peu à peu fluctuant et nous alternons voiles et moteur.
Finalement, à l’entrée de la Charente nous affalons nos voiles pour la dernière fois.
Au moins, le soleil est revenu.
Un petit air se lève pourtant alors que nous entrons dans le chenal.
Mais les voiles sont rangées, les drisses et écoutes lovées, et je décide de rester au moteur.
Péché de paresse, que nous regrettons honteusement, alors que dans les effluves de notre Perkins nous dépassons un Océanis qui remonte courageusement la rivière à la voile.
Nous sommes amarrés au ponton de Soubise à 14 heures, prenons juste le temps d’un petit repas à bord avant que Pierre, le chef du port, nous fasse signe d’approcher. Il faut ensuite une bonne heure pour caler le bateau sur ses bers.
C’est un moment particulier. 38 jours après notre départ, voici Paradox à nouveau au sec, attendant de nouvelles aventures.
Contrairement à nos craintes, il n’y a pas la moindre trace d’algue sous la ligne de flottaison.
Il nous reste 3 heures pour faire le ménage et le rangement, laver la chaîne d’ancre, mettre les housses sur les voiles, etc.
Nous allons ensuite prendre une douche, et c’est cette fois-ci le restaurant « Côté Nord », mon favori à Rochefort, qui nous accueille pour notre dernier repas ensemble.
Ce soir, nous dormirons à bord, mais sans le moindre bercement…