1) L’équipage
Un portrait croisé de la Dream Team !
Vu par Bruno Vu par Éric Vu par Patrick |
Vu par Christian Vu par Éric Vu par Patrick |
Vu par Christian Vu par Bruno Vu par Patrick Petit supplément , par Eric |
Vu par Christian Vu par Bruno Vu par Éric |
Christian, dit Monsieur Mousse, c’est le coq, le maître queux du bord. Toujours à l’affût de ce qui pourrait manquer dans la cambuse, prévoyant les menus, il nous régale de ses petits plats. Monsieur Mousse sera vite promu Matelot 1ère classe tant il s’adapte bien à la vie de marin.
Christian, c’est toujours la bonne humeur, le mot pour rire, même quand, à ses dépends, il intègre l’adage « une main pour l’homme, une main pour le bateau » (il n’y a pas que la mer qui soit bleue, hein mon Kiki ?)
Christian, c’est le photographe officiel, portraitiste émérite, amoureux du noir et blanc. Il est aussi le scribe (c’est une belle plume) chargé du livre de bord qui sera la mémoire de nos péripéties.
Christian, c’est le bonheur des cheveux au vent, de l’anglais si musical à ses oreilles, de la redécouverte des fish n’chips, des pubs, des belles portes paint in black (mais il préfère les Beatles.)
Le mantra de Christian :
« Alain Delon est mort ! » quand il nous donnait les nouvelles du monde terrien.
Christian : Le cabin-boy (mousse, en Français). Il a embarqué en étant quasiment néophyte, plein d’enthousiasme et de bonne volonté avec un faux air d’Einstein et un solide sens de l’humour.
Au fil de la croisière il s’est amariné, tout en n’ayant jamais eu le mal de mer, et s’est révélé un bon équipier.
Il est tombé amoureux de l’Irlande mais n’a pas encore trouvé l’Irlandaise pour aller avec !
Christian (ou Kiki) n’avait jamais pris la mer lorsque nous avons décidé de former notre équipage. Mais l’idée de cette navigation jusqu’en Irlande l’a tout de suite emballé. Grâce à son frère Bruno, il a pu au dernier moment faire une petite expérience de la voile, sur le lac Léman.
Lui et moi sommes amis depuis un bout de temps, et vivons à quelques kilomètres de distance.
Je pense que son seul souci était la peur du mal de mer, et personne ne pouvait garantir qu’il en serait épargné.
Ce fut pourtant le cas, et toutes les astuces que j’avais imaginées pour l’en préserver : nautamine, bouchons pour oreilles, lunettes anti mal des transports, se sont révélées inutiles.
Fidèle assistant de Bruno à l’avitaillement et en cuisine, il a fait preuve d’une grande maîtrise, car rester en cabine dans la houle est un exercice périlleux pour les personnes sujettes au mal de mer.
Auto-proclamé cabin boy (mousse, en anglais) il a imposé qu’on l’appelle respectueusement Monsieur Mousse, et à la fin de notre périple nous l’avons officiellement promu matelot, promotion largement méritée.
Sa volonté, sa bonne humeur, son humour, ses anecdotes, en ont rapidement fait le clown de l’équipage.
L’enthousiasme et l’émerveillement qu’il a manifesté tout au long de notre aventure, a été une de mes plus belles récompenses.
Bruno SERPEREAU, matelot confirmé embarqué sur Paradox of Plym.
Septuagénaire débutant mais marin accompli !
Ce n’est pas parce qu’il est mon frère et loin de moi l’idée de vanter éhontément son mérite. Mais je peux dire qu’il a parcouru des milles et des milles, et pas seulement sur le lac Léman, sur lequel son voilier bermudien tient sa place au port d’Yvoire.
Le virus de la voile l’habite depuis belle lurette. Un stage d’initiation aux Glénans aura suffi à lui donner le goût de la navigation et l’envie de recommencer encore et encore, au point de rêver puis d’acquérir, avec son épouse Véronique, voici une bonne dizaine d’années, « la Mouette », un First 310.
Résident près de Lyon, si l’eau douce est plus facilement accessible que la mer ou l’océan cela ne l’empêche pas de s’embarquer sur d’autres navires pour des voyages au long cours tout en multipliant les stages de voile…
Il porte souvent un tee-shirt sur lequel on peut lire : « je peux pas, j’ai bateau !»
Les passionnés de voile, « les voileux », possèdent une culture impressionnante dans leur domaine. Ils connaissent sur le bout des doigts et des lèvres tous ces termes techniques et leur signification complètement absconse pour le profane que je suis (enfin, que j’étais !). Patrick, Eric et Bruno n’échappent pas à cette règle !
Bruno, de par sa formation et son métier d’enseignant, de documentaliste et de proviseur, fait partie des ces érudits à la culture générale bien trempée.
Eric et Bruno partagent cet intérêt pour le savoir tous azimuts : ainsi ils faisaient florès lors des quiz auxquels nous nous amusions à nous confronter à la faveur de temps morts…
Lors de ce voyage, Bruno a découvert le fonctionnement d’un voilier à gréement de jonque sans pour autant succomber à son charme et ses qualités intrinsèques : question de point de vue respectable. Il demeurera « bermudien » !
Grand spécialiste de l’amarrage sur garde, Bruno a su convaincre tout l’équipage de cette technique reconnue comme très efficace.
Autre talent : avitaillement et cuisine à bord (activité certes partagée entre frères), avec toujours une bonne idée de repas et de recette !
Bruno aime :
Naviguer, partager cette passion avec Véronique et toutes autres personnes intéressées, apprendre de nouvelles techniques utiles à la navigation (matelotage, électricité, moteur), lire un bon livre dans son lit, explorer un endroit inconnu, découvrir de nouvelles personnes, agir sans procrastiner.
Bruno n’aime pas :
« ne pas comprendre », la télévision, les SUV, le luxe superfétatoire.
Bruno : L’équipier parfait, propriétaire d’un voilier, habitué à naviguer sur le BDA (bateau des autres).
Un littéraire cultivé qui vit avec un livre à la main.
Haut promoteur de l’arrivée au quai sur garde !
Bruno est le frère aîné de Christian.
Je ne connaissais Bruno que depuis peu de temps, mais nous avions tous deux en commun la passion et une relative expérience de la voile hauturière.
Bruno possède un First 310 sur le lac Léman, mais il a quand-même navigué au-delà des Alpes.
Il nous avait d’ailleurs fait part d’une tentative malheureuse de transatlantique, embarqué comme équipier sur un voilier dont le capitaine avait une conception assez particulière de la navigation et du commandement. Par exemple, il interdisait à l’équipage d’uriner dans les toilettes, les obligeant à utiliser des bouteilles en plastique à la place.
Plusieurs autres comportements incompréhensibles de ce skipper avaient poussé Bruno à mettre un terme à l’aventure lors de l’escale aux Canaries.
Pour m’assurer sa coopération, je l’ai officiellement autorisé à utiliser les toilettes du bord. En échange, il acceptait sans vraiment le savoir les corvées d’avitaillement et de cuisine, auxquelles nous n’avons jamais rien eu à redire.
Bruno a un passé d’enseignant. Langue française ou techniques d’amarrage, il a toujours eu à cœur de combler nos lacunes !
Eric ANDLAUER, quartier maître embarqué sur Paradox of Plym.
18 ans en 1968, Eric ne s’est pas spécialement manifesté sur les barricades parisiennes, habitant pourtant la capitale…
Cartésien, doué pour les sciences, les mathématiques, la physique, ce brillant esprit légèrement contrarié par une dyslexie assumée embrassera une carrière militaire et deviendra pilote dans l’armée de l’air française.
Un métier qui lui permettra de « voir du pays » selon l’expression consacrée.
Son côté « rebelle » et déterminé lui vaudra quelques délicatesses au sein de la grande muette mais l’intégrité n’a pas de prix.
De part sa formation d’ingénieur et la pratique de la navigation aérienne, il transcendera son goût pour la liberté d’aller là où l’on veut en épousant la cause marine.
Eric est en effet un marin confirmé et respecté car il navigue depuis toujours ou presque.
Sa longue expérience, tantôt marin solitaire de transatlantique, tantôt moniteur de voile, tantôt équipier, fait de lui une référence dans ce milieu.
S’il connaît parfaitement les voiliers bermudiens, Eric est maintenant un fervent défenseur du gréement de jonque et membre actif de la JRA (à la limite du prosélytisme !).
Il possède un extraordinaire spécimen de ce type de bateau basé dans le port de Morlaix : le célèbre « MingMing », un petit voilier de 6 mètres revu et modifié par Roger TAYLOR, fameux aventurier connu pour avoir réalisé à son bord d’épiques voyages en solitaire sur les mers arctiques.
Eric a co-traduit les livres des récits de ces aventures, car il parle et écrit l’anglais rt est un ami de Roger.
Il partage sa vie et quelquefois la navigation avec Marie Aline. Réside entre Paris intra muros et sa maison secondaire en campagne sarthoise.
Si Eric est un véritable intellectuel, doté d’une impressionnante culture générale, il n’en est pas moins un grand spécialiste du matelotage, pratique l’épissure, maitrise la science des bouts et des drisses, connaît les subtilités des cartes marines, déchiffre les secrets des aléas météorologiques…
En parangon, il adore mettre ses aptitudes à disposition des épigones qui sommeillent en nous.
Autre talent : Au-delà du bricolage et du sens pratique requis en navigation, il est sur le point de mettre au point une voile révolutionnaire en vue d’équiper les gréements de jonque.
Mais chut ! C’est un secret technologique à protéger pour l’instant…
Eric aime :
Sa famille au sens large, les gens de mer, les bateaux, la mer, la houle, la gîte, les vagues, le vent, les voyages en solitaire, les bouts en tous genres, le journal le Monde, le pamplemousse au petit déjeuner, le thé noir le matin, les crêpes bretonnes.
On ne sait pas vraiment ce qu’Eric n’aime pas car il fait partie des sages qui savent s’adapter en dynamique… !
Éric, le puits de science navale de l’équipage. Il sait tout et plus encore sur les bateaux, l’histoire de la navigation, le CV des navigateurs. Incollable, il a toujours une anecdote savoureuse et pertinente qui vient illustrer un propos, répondre à une question.
Éric, c’est aussi le roi du bout, de l’épissure et du palan. L’œil toujours aux aguets il scrute la toile d’araignée qui sillonne le gréement, modifiant un batten parrel (le vocabulaire anglais a remplacé le chinois), allongeant ou modifiant une écoute par l’ajout d’une nouvelle poulie, bordant ou choquant la cravate, avançant ou reculant la vergue, creusant ou aplatissant un panneau… jamais il ne cesse de peaufiner les manœuvres.
Éric, c’est le chantre intarissable du gréement de jonque, héraut de la JRA, junkiste prosélyte infatigable de Blondie Hassler et Roger Taylor dès qu’il fait une rencontre de hasard sur un ponton.
Le mantra d’Éric : « En dynamique !» Et oui, rien n’est parfaitement programmable en voile : la météo, les aléas techniques (un mat qui se balade, un réservoir qui fuit…) et c’est le planning qu’il faut revoir, une escale imprévue ou qu’il faut sauter (au fait, « pourquoi L’Aber Ildut ? » !)
Dans le milieu des gréements de jonques, Eric jouit d’une certaine autorité. Son rang attitré y est celui de Sailing Secretary, terme vague qui ne le réduit pourtant pas au simple rôle de secrétaire.
Il a co-traduit les livres de Roger Taylor, et c’est en lisant par hasard un de ces exemplaires, que j’ai attrapé le virus du gréement de jonque.
Victime d’une carrière dans l’aviation militaire, mais nourri d’une longue expérience de la voile (ex lauréat du Jester Challenge) et connaissant tous les modèles de voiliers par leur petit nom, il fut le dernier à se joindre à notre équipage.
Sa connaissance de la navigation, surtout en milieu Breton, nous a été précieuse.
Infatigable bricoleur, il a mis à profit tous les moments où les caprices météorologiques nous clouaient aux pontons pour étudier et proposer tout un tas d’améliorations que je devrais apporter à Paradox.
Malgré une fâcheuse obsession à vouloir modifier à sa guise mon système d’écoutes et de drisses, il s’est avéré un compagnon indispensable, généreux et facile à vivre.
Surtout dans la mesure où nous avons vite compris que chacune de ses humbles suggestions devait être implicitement interprétée comme un ordre non négociable.
Indifférents autant qu’ignorants de la hiérarchie marine, nous l’avons nommé quartier-maître, grade qu’il n’a pas discuté, et qui sonnait bien sur un bateau !
Patrick LEBLANC, propriétaire et fier capitaine de « Paradox of Plym ».
Modèle 1957, ne faisant pas son âge, d’une bonne taille c’est à dire plus haut que la moyenne, Patrick présente une allure et un physique de bonne tenue.
Il est marié à une belle personne d’extraction martiniquaise répondant au joli prénom de Gina.
Né en Tunisie, mais ayant grandi dans la campagne du Tarn Sud en Occitanie, il enfourchera avec audace sa première moto à l’acmé de l’adolescence en vue d’explorer le vaste monde, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige…
Ce goût précoce pour l’aventure et le voyage ne se démentira pas à l’âge adulte.
A l’instar de parents proches, il exercera différents métiers à bord de plateformes offshore implantées dans toutes les mers du globe offrant d’exploitables ressources pétrolières.
Au cours de ces deux décennies passées loin de l’hexagone, il aura l’occasion de connaître tant de pays et croiser tant de cultures singulières qu’il s’exprime parfaitement en anglais (écrit et parlé) peut converser allemand, et se débrouille en espagnol, en portugais, et même en norvégien !
Après cette intense activité internationale, notre touche-à-tout est de retour au pays natal. En quête d’un peu de stabilité et attiré par la chose informatique, Patrick occupera jusqu’à la « quille » un poste de webmaster, métier alors émergeant qui exige un profil de créatif.
Pour autant, son inclinaison naturelle pour l’évasion ne le quittera pas.
Tenté par la voile, il achète un petit bateau de 4,50m et tire ses premiers bords comme il peut…
Un jour, il lit « La longue route », de Bernard Moitessier. Il abat alors 6 mètres du mur de son jardin pour y faire entrer un voilier bermudien plus conséquent avec sa remorque, qui lui permettra de se perfectionner, valider son goût pour la voile, et rêver de navigations hauturières.
Très vite, sa curiosité est piquée par la singularité et les avantages du gréement de jonque : il adhère opportunément à la Junk Rig Association.
Conquis par ce concept de voile, son troisième navire, China Blue, goélette au gréement de jonque, quittera l’Ecosse pour le port à sec de Soubise en Charente sous l’autorité un peu inconsciente de son nouveau capitaine, Patrick.
Ce voilier de 12 tonnes, séduisant sur le papier mais un peu ancien, s’avère difficile à la manœuvre et la lune de miel tournera court…
Paradox of Plym saura vite lui succéder : cette goélette de 39 pieds manufacturée par Freedom en 1988 et transformée en jonque, emportera la validation de Gina et l’adoration de Patrick…
Patrick aime :
Gina, son bateau, l’aventure, la mer, les gens, ses amis, Lulu son chat, la musique, les bonnes chansons, le sucre, la bière, le rhum… (le pastis aussi)
Patrick n’aime pas :
Ce qui l’empêche d’être libre, l’administration, faire la queue, la disco, le RnB, les pizzas, les Mac Do, les Starbucks, les fastfoods en général et tout ce qui le fait râler… et il râle souvent ! (pff, liste non-exhaustive)
Patrick, c’est le capitaine, qui prépare son bateau dès le printemps (mais qui y pense tout l’hiver), qui étudie l’itinéraire, anticipe les marées et leurs courants, consulte les auspices de la météo. En hiver il coud pour agrandir la voile, au printemps il remet en service un réservoir (zut ! une fuite !).
Patrick, c’est le partage. Il partage son bateau avec son équipage, il demande l’avis de ses équipiers avant de prendre sa décision. Jamais un mot désagréable, toujours souriant, même quand, les fesses en l’air, il faut éponger ce fichu gasoil. Patrick, c’est la crème des hommes.
Patrick, c’est le barde de l’équipe. À la guitare et au chant il s’unit à nos hôtes irlandais pour des soirées chaleureuses et conviviales. L’année prochaine, promis, le tin whistle sera au programme !
Le mantra de Patrick :
« C’est mon bateau ! » Car c’est son bébé aux ailes bleues, sa fierté, et il a bien raison. Son bateau, comme pour chacun d’entre nous, c’est le plus beau, celui qu’on a choisi, celui qu’on chouchoute, et celui qui engloutit nos sous, bref, notre danseuse.
Patrick : C’est le patron : le propriétaire du bateau et le skipper.
Un skipper expérimenté puisqu’il en est à son troisième bateau et qu’il a, entre autres, sillonné la côte Atlantique de l’Ecosse à Soubise.
Toujours d’humeur égale il surnage les fuites de fioul, les mâts épris de liberté et les mille et un tracas qui émaillent une croisière !
Les deux frères : Deux frères veillant l’un sur l’autre avec beaucoup d’affection et de connivence mutuelle. Ils ont magistralement pris en main la logistique du bord, nous concoctant parfois des prouesses culinaires par des temps agités.
La bande des trois : Les trois autres membres de l’équipage avaient comme « maître à penser » un certain Marc, grand animateur d’animation culturelle amateur et mentor de Kiki (Christian) à la Caisse d’Epargne.
Pour une raison ésotérique, l’éventualité d’une escale à « pourquoi l’Aber Ildut » suscitait une opposition aussi farouche que non justifiée.
L’équipage : Un groupe soudé et efficace avec des compétences complémentaires, une bonne humeur générale et une grande attention des uns pour les autres.
2) Les amis, les rencontres
Yvonne Cardiff 
Kevin Cardiff 
Alan Mulholland 
Dorothy Conagnan 
Joe Conagnan 
Jenny de Sonneville 
Joss de Sonneville 
Didier Cormier 
Nono 